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Le Voyageur.

Ciel ! Comme on voit, là-bas, grandir la foule !
Leur nombre échappe à mes regards perclus !


Le Pâtre.

Ne compte pas ! Chaque instant qui s’écoule
Derrière moi, laisse un monstre de plus.


Le Voyageur.

Quel Dieu t’enchaîne à ce troupeau farouche ?
Viens, ô berger, dans nos vallons fleuris,
Un rossignol chante au bord de ma couche,
Mon toit de paille est tout brodé d’iris !…


Le Pâtre.

Oh ! Voyageur, dans tes vallons fidèles
Je ne veux pas montrer ce front pâli.
Nous allons paître au champ des asphodèles,
Nous allons boire aux fleuves de l’oubli !