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Loin du pays de leur pensée, ils en tentèrent l’odorante description. De peur que les chocs des nations, ne rompissent l’-aspect de leur être ils préférèrent en. imaginer les exploits, en compagnie de héros faux, et dans de chimériques décors. L’exil exigea leurs poèmes. De leurs nostalgiques intentions ils composèrent des odes, des ariettes, des romans. Au reste, je crois qu’ils eussent été les moins bons des bouviers possibles. A travers les plantes et les hommes ils n’ont jamais pris garde qu’à Dieu. Aux plus répugnantes apparences ils surent substituer l’éclat des statues. Ils les colorent de fraîcheurs vives. Lorsqu’ils vous parlent ils n’entrevoient que l’archétype dont vous êtes le représentant. Ainsi l’habitude du divin leur eût interdit de grossiers labeurs. Ce "fut par crainte de vous connaître qu’ils vous anoblirent de resplendissements.

En vérité, on ne sait pas et on ne peut rienaffirmer. Antiques spectateurs de tragédies d’anges ils en ont conservé" la mémoire magnifique. Ayant contemplé l’eau pesante des Styx, ils ne purent s’habituer à ces sites trop roses, glacés, et si doux ! Toujours est-il qu’ils déplorèrent leur sort, briguant des turbulences, de tumultueuses batailles, la bruissante àllégresse des blanches rondes de l’aurore.

A la boue et aux houilles de l’homme, ils restituèrent i’itiflexion primordiale. Ils nous ont diaprés et pétris comme Dieu.

Vraiment,- de tous les confidents l’art m’apparaît-lè moins’trorhpeur. Si fidèles que nous semblent une langoureuse