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celui qui accomplit sa tâche totaléi — O les crépuscules étendus^ et la fine chute grise de la pluie iqui luit sur la face.dei’aurore, le feu dansles fleurs, lès. brises accroupies !

Qu’il rabote du bon hêtre ou qu’il pétrisse du pain, tout homme reste ainsi et’ nous soupirons ;-Tant d’énormes et de graves, traKanx où s’exténuent des menuisiers, toute une population’maritime et urbaine^ noiis les soupçonnons les plus solennels. Mais nul’vraiment n’oserait le.dire, car l’esclavage en discréditela pompe. Le bon chien et l’agneau, leiarouchelaboureur, retentissent, tressaillent d’anxiété, quand Tityre qui chante leurs occupations les considère à un point de vue divin.

Chacun de nous a un frère spirituel. Le plus, humble y a droit, il le sait et demeure. Sa joie et sa tendresse, sa’ charrue et sa cruche, lè puits, les herbages, les fruits de son parc, il prévoit qu’un grand homme viendra les consacrer. — Car tout est beau, à cause de Dieu. — Il faut rester là, espérer. La petite parole d’un prophète’champêtre a suffi, naguère et hier, pour parer le pain d’une joyeuse pureté. Il n’y a pas un paysan qui n’implore, dans sûn cœur obscur, la consécration d’un Virgile. Le guerrier et-le roi supplient, Un grand homme demeure populaire. Dès . qu’il paraît, ses frères qui travaillent le saluent. Nous savons cependant, que très peu sont ses frères, —’ il y "a élection, et les forgerons ne comprennent point Tityre, :— Il arrive aussi que le hasard pire ou quelque impromptue et froide infortune le détourne de la routé plausible. Mais tôt ou tard nous le reconnaîtrons. Ah ! qu’importent l’envie et la haine ! — Un jour, ce soir,