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DEUX DE TROUVÉES

porte de la maison et crie à haute voix : « Que ceux qui ont intérêt à entendre lecture du testament de feu le Sieur Meunier entrent, les procédés vont commencer. » Et toute la foule entra, car pas un n’avait pas d’intérêt. Tous les bancs destinés au public sont bientôt envahis ; les officiers de police placés près de la balustrade temporaire, élevée pour partager la salle en deux et protéger les officiers en loi, s’efforcent de contenir cette masse de curieux. Un coup de marteau a raisonné sur le timbre d’airain qui est au fond de la salle, au-dessus du siége du juge. Tous les yeux sont tournés de ce côté. Un profond silence règne dans toute la salle ; on entendrait la chute d’une épingle. Douze coups ont résonné, c’est midi.

Le juge de la Cour des Preuves se lève et dit d’une voix solennelle : « Nous allons, Messieurs, procéder à la vérification des écritures et aux actes préliminaires, avant d’ouvrir le testament de feu le Sieur Alphonse Meunier, décédé le 15 septembre 1836 sans enfants ni héritiers légitimes connus. »

Le Juge. — M. le notaire, feu Alphonse Meunier vous a-t-il remis lui-même, et quand, cette petite valise qui est devant vous sur cette table ?

Le Notaire. — Le 1er septembre 1836, M. Alphonse Meunier m’ayant fait appeler chez lui, dans cette maison, me remit de ses mains cette petite valise, en me disant qu’elle contenait ses dispositions de dernière volonté et qu’elle contenait aussi une petite cassette rouge, scellée, dont il réglait dans son testament la disposition qu’on en devait faire. La petite valise a été scellée par M. Alphonse Meunier en ma présence, et en présence de deux témoins que voici, qui ont