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UNE DE PERDUE

— Tout est clair maintenant. Pas d’accident sérieux, quelques voiles et quelques gréements endommagés. Voilà tout.

— Pas de blessés ? demanda Sara d’un air timide.

— Pas pour en parler, deux hommes égratignés.

— Et la polacre ? demanda Sir Gosford.

— La polacre ! oh ! nous lui en avons donné assez pour aujourd’hui. Je ne crois pas qu’elle y revienne une seconde fois… Mais à propos où est donc M. le comte d’Alcantara ?

— Le comte d’Alcantara ? répétèrent Clarisse et Sara d’une voix.

— Oui, je ne le vois nulle part ; il ne s’est pas montré sur le pont, il doit être resté dans la cabine, continua le capitaine.

— Il était ici quand la canonnade a commencé, lisant dans ce livre à l’autre bout de la table. Je suis sorti un instant pour aller chercher mes deux enfans, et quand je suis rentré il n’y était plus.

— Vous êtes bien certain ?

— Bien certain.

Le capitaine s’avança pour voir par curiosité quel était ce livre qui pouvait avoir assez intéressé le comte, au milieu de la confusion de la canonnade.

C’était un livre d’heures, ouvert à la prière des agonisants.

— Comte d’Alcantara, cria le capitaine à haute voix, où êtes-vous ?

Personne ne répondit.

Le capitaine appela le maître d’hôtel, et lui ordonna d’aller sur le pont voir si le comte d’Alcantara y était, et s’il ne l’y trouvait pas, de s’informer et de le chercher partout.