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DEUX DE TROUVÉES

allions à Rio, et que nous avons alors reconnue pour un de ces maudits pirates, qui infestaient les côtes du Brésil a cette époque.

— Trim, tu as raison.

— Tiens, Tom, regarde sa voile de misaine ; vois-tu cette pièce de toile ronde au milieu, et cette autre, un peu au-dessous ? oh ! je suis bien sûr maintenant.

— Moi aussi je la reconnais maintenant, c’est bien la même polacre. Nous allons danser tout à l’heure au son du canon. Si encore nous n’avions pas à nos trousses cette maudite corvette, que je n’aime pas du tout, je me moquerais bien de la polacre ; nous lui ferions bien vite prendre le large comme nous le lui avons déjà fait prendre !

— Capitaine, cria un matelot, placé en vigie au mât d’artimon, la corvette fait des signaux à la polacre.

Le capitaine dirigea un instant sa longue-vue sur la corvette.

— Courez vite en bas, Sir Gosford, pour rassurer votre fille et mademoiselle Thornbull. Vous les ferez passer dans la grande cabine. — Nous allons bientôt essuyer une bordée et peut-être aussi aurons-nous besoin des canons de poupe qui sont dans ma cabine. Dans tous les cas, soyez tranquille, je tâcherai d’éviter le combat et ferai force de voiles pour leur échapper, si, comme je le crois, ce sont des ennemis. Si une fois je puis virer de bord, je me moque bien d’eux. Allez, allez vite.

À peine Sir Gosford fut-il descendu, que les flancs de la polacre s’embrasèrent, un nuage de fumée l’enveloppa toute entière, et trois à quatre gros bou-