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UNE DE PERDUE

— En haut, tout le monde sur le pont ! cria le capitaine.

Cet ordre fut répété par l’officier de quart, et en un instant tout l’équipage fut debout.

— Largue les ris du petit hunier !

— Oui, oui, capitaine.

Et cinq à six matelots s’élancèrent dans les haubans du mât de misaine.

— Borde le grand foc, en avant là !

— Timonier, veille à la risée !

— Oui. oui, capitaine.

— Lof à la risée !

— Lof, répéta le timonier.

— Laurin, cria le capitaine en s’adressant au maître canonnier, vieux loup de mer à la moustache grise, chargez moi un canon à poudre pour assurer notre pavillon. Ce vaisseau ne montre pas ses couleurs, nous allons lui montrer les nôtres.

— Oui, oui, capitaine.

Un instant après, le pavillon américain montait au haut du mât le long de sa drisse, son battant flottant au vent et déployant ses couleurs nationales. Un coup de canon, tiré à poudre, vint ébranler le Zéphyr jusqu’au fond de sa cale.

Frappé comme par un coup d’électricité, un homme bondit comme une balle dans la cabine et retomba sur ses pieds en dehors de son lit. La première impulsion de cet homme fut de se fourrer sous la table, mais la vue de Sir Arthur Gosford, qui s’habillait à la hâte, modifia considérablement l’évolution qu’il allait exécuter.

— Oh ! mon cher monsieur, qu’est-ce que ça veut dire ? nous avons été surpris par des pirates ! je crois