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UNE DE PERDUE

En ce moment son bonnet de nuit de coton tomba, et comme il avait oublié sa perruque, il laissa voir à nu son crâne nouvellement râsé. Dans son excitation, le comte ne s’était pas aperçu de la perte de son bonnet.

Cette nouvelle exhibition vint mettre le comble à l’hilarité des spectateurs.

— Oh mon Dieu ! mon Dieu ! s’écria Clarisse, et elle se roula sur son banc, se tenant le côté avec ses deux mains, — oh ! mon Dieu ! je vais mourir !…

— Qu’est-ce que c’est, ma chère demoiselle, s’écria le comte, en faisant un pas et étendant les bras pour soutenir Clarisse ; permettez…

— Oh ! n’approchez pas, n’approchez pas ; ce n’est rien, un point de côté… et se levant elle alla en courant s’enfermer dans la cabine, que leur avait cédée le capitaine.

Sara profita du départ de Clarisse pour la suivre et descendre avec elle dans la cabine.

— C’est extraordinaire, comme elle est nerveuse, votre fille, Sir Gosford ! est-elle souvent sujette à ces points de côtés ? s’informa le comte d’un air tout à fait intéressé.

— Oh ! mais non, répondit Sir Gosford, qui avait de la peine à tenir son sérieux.

— Vous feriez bien d’y veiller ; j’ai connu une jeune personne, qui, par parenthèse, était une de mes nièces, si sujette à des attaques de nerfs, qu’elle finit par devenir toute perclue par les rhumatismes.

— Vraiment.

— Bien sûr, ceci est arrivé… attendez donc… je me rappelle bien de la date pourtant… C’était… oh ! c’est