qu’à la baie Timballier. C’était dans ces bayous qu’il se tint caché, pendant plus de dix-huit mois qu’il fût marron ; pauvre Trim ! Depuis ce temps, je ne sais combien de fois il m’a mené à la chasse, en pirogue, à travers tous ces bayous, sans jamais se tromper. — Tenez, le voilà, je viens d’entendre sa voix.
En effet c’était Trim, qui arrivait avec le notaire. Le capitaine alla au-devant de celui-ci, qu’il fit entrer dans le salon, où attendait M. Préau. Il le pria de l’y attendre quelques instants, et retourna avec Trim auprès de Sir Arthur.
— Qu’en dis-tu, Trim ? lui demanda le capitaine, après lui avoir raconté ce qui en était.
— Moué disé comme mossié police (il désignait Lauriot) ; moué sûr pirate l’été gagné prairies ; moué conné son la cache à ce pirate-là dans la baie Barataria ; moué pensé y a d’autres pirates dans la baie, et si li joigné pirates avant li l’été attrapé, adieu j’m’en vas ! li jamais pu vini di tout !
— Tu connais bien la prairie, Trim ? lui demanda le capitaine.
— Oui ! oui, moué connais ben.
— Veux-tu y aller ?
— Pas tout seul, moué pas capable pour joigné li.
— Avec M. Lauriot.
— M. Lauriot et pis moué pas capables pour attrapé l’pirate. Tenez, moué conné quéqu’un bon pour vini, li fameux ; moué vas content si li vini.
— Quel est celui-là, Trim ?
— Tom.
— Tom ! tu as raison. Eh bien ! Tom ne demandera pas mieux.