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DEUX DE TROUVÉES

phonse Meunier, il était obligé en conscience, en devoir, en honneur, de faire valoir les droits de l’innocent dont il représentait les intérêts. Ainsi, je considère que la conduite du docteur Rivard, loin de pouvoir porter atteinte à sa réputation, ne peut que le rehausser dans l’estime des gens de bien.

Ces paroles, prononcées par M. Préau avec une simplicité toute naturelle, causèrent dans l’auditoire une impression favorable au docteur Rivard, qui respira plus à l’aise et regarda le juge ; celui-ci lui sourit avec bienveillance.

Messieurs, reprit le juge, il reste encore une chose à décider dans cette cause. La succession de M. Alphonse Meunier étant vacante, il est de mon devoir de nommer ex-officio administrateur pour en prendre la gestion. Mon choix est déjà fait de la personne que je considère la plus digne d’en remplir les devoirs, et cette personne est M. le docteur Rivard. Si quelqu’un a quelqu’objection à faire ou quelqu’autre personne à suggérer, je suis prêt à l’écouter avant de prononcer mon jugement.

Tous les yeux se portèrent sur M. Préau, dans l’attente qu’il aurait quelque chose à dire ; il se leva en effet et dit :

— Je suis informé, M. le juge, qu’il y a un témoin qui a quelque chose à dire concernant l’orphelin Jérôme. Ce témoin pourra peut-être jeter quelque lumière sur les entrées des régistres de l’hospice, qui me paraissent assez extraordinaires à l’endroit de ses parents.

— Je n’ai pas la moindre objection, répondit le juge.

Sur un signe que lui fit M. Préau, l’agent de police