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DEUX DE TROUVÉES

tantôt il songeait que peut-être le capitaine ne voudrait pas se ralentir de sa vengeance, même au prix de ses délations ; un instant après il s’effrayait à l’idée que, s’il dénonçait le docteur Rivard, celui-ci pourrait bien de son côté faire de certaines déclarations fort graves contre lui. Flottant entre la crainte et l’espoir, irrésolu sur ce à quoi il devait se décider, il se trouvait dans une grande perplexité, quand Tom, le lendemain matin, vint lui donner ordre de comparaître devant le capitaine, qui le faisait demander à l’étage supérieur.

Le capitaine, qui avait été prévenu par Tom, en arrivant, qu’il n’avait rien pu obtenir de Pluchon, se décida sur le champ à affecter d’abord de croire qu’il ignorait que le docteur Rivard eût quelque chose à faire dans le complot ; et si ce moyen ne réussissait pas, alors de dire qu’il savait tout à l’égard du docteur. Son front était sombre et son attitude sévère, quand Pluchon parut devant lui, conduit par Tom. Sir Arthur regarda avec un mélange de mépris et d’horreur cet homme, qui s’était rendu coupable du plus affreux attentat et dont la figure et la contenance dénotaient en ce moment la plus abjecte frayeur et l’affaissement le plus complet.

— C’est vous qu’on appelle M. Pluchon, lui dit le capitaine d’une voix solennelle, après avoir fait retirer tout le monde, à l’exception de Sir Arthur.

— Oui monsieur, balbutia Pluchon.

— Et pourquoi vouliez-vous attenter à ma vie malheureuse ? Est-ce que je vous avais jamais fait de mal ? Qu’aviez-vous donc contre moi ? Quelles raisons ? Ne savez-vous pas que votre punition c’est la corde ?