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DEUX DE TROUVÉES

savait pas où était la stalle de la mère Coco, et se la fit désigner. La mère Coco n’y était pas ; le lecteur sait pourquoi ; Clémence occupait sa place. Le docteur, en apercevant la petite revendeuse, fut frappé de son extrême ressemblance avec Jérôme, son pupille. Il l’examina avec une grande attention, et plus il l’examina, plus la ressemblance lui parut frappante.

— Auriez-vous la bonté de me dire si madame Coco-Létard doit venir bientôt ? je présume que vous vendez pour elle.

— C’est ma mère, monsieur, lui répondit Clémence ; je ne sais pas où elle est, elle n’est pas revenue à la maison depuis hier matin.

— Vous ne savez pas où elle peut être allée ?

— Je ne sais pas, monsieur, répondit la petite en rougissant, car elle soupçonnait que sa mère pouvait avoir quelque raison de rester à l’habitation des champs.

— Connaissez-vous un nommé Pluchon ?

— Non, monsieur.

Le docteur Rivard, désappointé dans ses recherches, éprouvait de violentes inquiétudes et ne savait trop qu’en penser. Il chercha à s’étourdir, et alla prendre un verre de vin au cabaret voisin ; il fallait qu’il fût dans des circonstances bien extraordinaires, pour entrer dans un café, chose qui ne lui arrivait jamais. Il prit ensuite une chaise et se mit à lire les journaux. À midi moins un quart, il se rendit à la Cour des Preuves, où une assez grande foule se trouvait réunie dans l’attente de ce qui allait avoir lieu ainsi que l’avait annoncé le Bulletin. Le docteur se sentit un frisson lui passer sur le corps à la vue de