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DEUX DE TROUVÉES

rétributions était arrivé, et son cœur, si froidement méchant dans l’exécution d’un crime, s’affaissait sous le poids de ses propres forfaits, plus par poltronnerie que par remords.

— Quel est celui qui conduit la voiture ? demanda Tom à Trim à demi-voix.

— Un charretier appelé au hasard.

— Allons-nous l’arrêter ou le laisser partir ?

— Laissons partir li, li n’y connaît rien à mon l’affaire.

Tom sortit un instant, et congédia le charretier, après lui avoir payé sa course.

Ayant fermé la porte aux verroux, il fit garrotter les trois nouveaux prisonniers que l’on conduisit dans le magasin à l’étage supérieur.

— Mais tu saignes, Trim, lui demanda Tom aussitôt qu’ils furent montés au magasin. Qu’as-tu ? Comment tout cela est-il arrivé ?

— Oh ! pas grand chose ; moué l’a eu un piti rixe avec ces trois l’hommes là.

— Mais tu es blessé 1

— Pas blessé, égratigné l’un peu ; mais ce qui l’été bien pu terrible, c’est que mon la blouse, toute neuve, est déchirée.

— Ta blouse, ça n’est rien ; voyons la blessure.

Tom examina la blessure de Trim ; elle était légère et de peu de conséquence. Tom la lava avec de l’eau de vie, ainsi que deux ou trois contusions qu’il avait à la tête. Après ce pansement, Tom se fit raconter tous les détails de l’aventure de la soirée.

— Maintenant, continua Trim, moué va m’en l’aller trouver mon maître : li peut l’être inquiet si moué pas retourné. Prendé bien soin de ces prisonniers,