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UNE DE PERDUE

aussi remarqué le mouvement et la terreur de Mathilde. Le capitaine réfléchit quelques minutes, puis il dit à Trim d’un air indifférent, d’aller chercher le premier médecin venu.

Pendant que Trim était allé chercher le médecin, madame Regnaud aida au capitaine à se transporter dans la chambre que lui avait préparée Mathilde. Celle-ci était sortie de l’appartement pour cacher sa confusion et la vive agitation que le nom du docteur Rivard lui avait fait éprouver. La chambre dans laquelle Pierre fut conduit avait été préparée avec une véritable coquetterie. C’était une chambre assez spacieuse, dont les fenêtres donnaient sur un jardin de fleurs ; un tapis de Bruxelles recouvrait le plancher ; sur une couchette de bois d’acajou surmontée d’une moustiquaire de mousseline blanche, placé dans une alcôve, un lit de duvet recouvert de draps blancs de fine toile, attendait le capitaine. Sur un petit guéridon, placé au milieu de la chambre, il y avait un superbe bouquet de fleurs, dans un vase de cristal, dont les odorantes émanations embaumaient l’appartement. Un large fauteuil à bras était auprès du lit. Un miroir, sur une petite table à toilette, reflétait toutes les parties de la chambre.

— Pierre, tu te trouveras bien dans cette chambre, j’espère, c’est celle de Mathilde ; la meilleure et la mieux aérée de toute la maison.

— Pourquoi la priver de sa chambre, la pauvre enfant ?

— Ça ne la prive pas du tout, au contraire c’est elle-même qui l’a offerte, quand Trim nous a annoncé que tu étais en voiture à la porte.