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UNE DE PERDUE

Le docteur ouvrit la lettre et lut attentivement ce qui suit :


St. Martin, 31 octobre 1836.

Mon cher Tancrède,

« Aussitôt que j’eus reçu ta lettre, je me suis rendue, suivant ton désir, chez le vénérable curé de la paroisse, messire Curato, auquel je la communiquai. Il se rappelle fort bien avoir marié en 1820 le 19 mars, monsieur Alphonse Meunier à une demoiselle Léocadie Mousseau, duquel mariage naquit un enfant, qu’il baptisa, le 21 mai 1823, du nom de Alphonse Pierre. Léocadie Mousseau mourut à la paroisse St. Martin des suites de ses couches. Le petit Alphonse Pierre fut mis en nourrice chez une femme du nom de Charlotte Paquet. Cette femme était une bonne personne, mais son mari parait avoir été un fameux ivrogne et un mauvais sujet, du nom d’Edouard Phaneuf. Au bout de quelques mois, Phaneuf et sa femme partirent pour Bâton-Rouge, emportant l’enfant avec eux, dont on n’entendit plus parler depuis.

C’est tout ce que j’ai pu obtenir de renseignements.

Le petit Jules est bien portant, il ne s’ennuie pas du tout. Maman est un peu mieux, quoiqu’encore bien souffrante de son rhumatisme. Nous nous plaisons tous bien ici. Je pense retourner avec les enfants la semaine prochaine. Adieu, mon cher Tancrède. »

Ta femme affectionnée,
Éloïse R…