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DEUX DE TROUVÉES

— J’y serai et bien accompagné !

— Comment saurais-je que vous êtes arrivé ?

— En passant sous la fenêtre, je chanterai :

« Montre-moi ton petit poisson. »

— C’est très-bien.

Le docteur, en quittant Pluchon, se rendit, tout droit chez le juge, où il arriva, comme la pendule sonnait huit heures et demie.

— Vous êtes ponctuel, docteur, lui dit le juge en le voyant entrer.

— Ça toujours été une de mes maximes, ponctualité dans le devoir, répondit le docteur Rivard, en faisant un profond salut au juge.

— Je le sais, mon cher docteur, je le sais ; c’est une maxime que vous pratiquez à la lettre. Entrons dans mon étude ; le temps est un peu frais, malgré la belle et chaude journée que nous avons eue ; j’ai fait préparer un bon feu, et nous nous chaufferons en parlant d’affaires.

Le juge approcha deux fauteuils de la grille, dans laquelle pétillait un feu de bois de cyprès jetant une brillante flamme. Après quelques minutes de silence, pendant lesquelles le docteur examina furtivement l’expression de la physionomie joyeuse du juge, ce dernier prit une lettre de son portefeuille et la présentant au docteur Rivard :

— Lisez ceci, mon cher docteur ; j’aurai ensuite quelques questions à vous faire.

Elle était adressée à

« L’hon. Tancrède R…
Juge de la Cour des Preuves,
Nouvelle-Orléans. »