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UNE DE PERDUE

— Tu as raison, je me sens faible, aide-moi à me jeter sur ce sofa, en attendant que Trim m’amène la voiture.

— Tom aida son capitaine à se transporter sur le sofa, après quoi il lui apporta une paire de pantalons et une blouse dont Pierre se revêtit.

Pendant que Pierre reposait sur le sofa que les Cocos avaient transporté dans cette salle, il réfléchit aux mesures qu’il devait prendre, en sortant de cette maison ; Tom avait ouvert la porte de la chambre où la mère Coco tenait renfermé ce qu’elle avait de plus précieux. Il prit un verre sur la table et y vida un peu d’eau-de-vie, qu’il mêla d’eau, pour le porter au capitaine qui le but avec avidité. L’eau-de-vie lui fit un grand bien et ranima assez ses forces pour qu’il pût se transporter dans le magasin de la mère Coco ; c’est ainsi qu’elle appelait la salle où, au commencement de cette histoire, nous avons introduit au lecteur la famille Coco jouant au poker.

Pierre de St. Luc, en voyant ces objets de toutes sortes et de toutes valeurs déposés dans ce magasin, bazar universel, comprit que la famille Coco était une famille de voleurs ou de receleurs : il ne douta pas que plus d’un forfait pesait sur cette famille. Il n’eut pas de doutes non plus, que les Cocos n’eussent été à son égard que les instruments de quelque main cachée qui les avait fait agir, et il se promit bien de n’épargner rien pour saisir les fils secrets de cette odieuse trame, dont il avait failli devenir la victime.

Quand il eut appris de la bouche de Tom qu’il n’avait trouvé, en entrant dans la maison, qu’une femme et deux hommes dont Trim en avait presque massacré un dans sa fureur, il laissa échapper un