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DEUX DE TROUVÉES

qu’affaire pressé à l’habitation des champs, elle ne se serait pas levée ce matin.

Trim se rapprocha de la jeune fille et fit signe à Tom de continuer.

— C’est malheureux vraiment, j’aurais voulu lui parler pour affaires pressantes.

— Qu’est-ce que c’est, monsieur, dit-elle en regardant Tom d’un air curieux ; ne pourriez-vous pas me le dire ?

Trim, qui vit que Tom paraissait embarrassé, ajouta négligemment : nous voulé acheter deux cents barils d’oranges pour expédier li à St. Louis.

— Revenez à midi et maman sera ici, j’irai la chercher.

— Nous pas pouvé attendre, continua Trim, c’est dommage, car on nous l’avait dit que madame Coco Létard gardait toujours les meilleures oranges. C’est égal, nous pouvé aller acheter ailleurs.

Clémence, qui craignait de manquer une si belle occasion, et qui bien plus craignait que sa mère ne la battît pour l’avoir laissé échapper, offrit d’aller de suite chercher sa mère, s’ils voulaient attendre.

Trim fit un signe à Tom, qui reprit :

— Oh non, ce n’est pas la peine, dites-nous où nous pourrions trouver madame Létard et nous allons y aller de suite.

— Vous ne pourrez pas trouver la place, car elle est allée à son habitation des champs.

— Et où l’est son l’habitation des champs, s’écria Trim un peu vivement.

Clémence ne remarqua pas l’expression d’impatience que manifesta Trim et répondit innocemment :