Page:Boucherville - Une de perdue, deux de trouvées, Tome 1, 1874.djvu/200

Cette page a été validée par deux contributeurs.
195
DEUX DE TROUVÉES

Pluchon et Léon allèrent à la trappe. Avant de l’ouvrir, Léon écouta ; puis étant sûr qu’il n’y avait rien à craindre, il ôta les coffres et les bancs que la mère Coco avait mis sur le travers de la trappe et l’ouvrit. Pluchon ne perdit pas de temps, il lança avec force la dame-jeanne qui se brisa au fond du cachot. Un éclair éblouissant pénétrant dans le cachot par le soupirail, en illumina toute la profondeur. Léon ferma précipitamment la trappe, tout effrayé.

— Qu’avez-vous fait là, M. Pluchon !

— Écoutez.

Léon écouta. Le vent, qui s’engouffrait par le soupirail soufflait avec violence ; des sifflements aigus dominaient par moment le bruit du vent.

— Je ne sais pas ce que c’est, dit Léon, d’une voix mal assurée.

— Je vous le dirai demain, lui répondit Pluchon.

En attendant, venez m’ouvrir la porte, pour que je m’en aille avant l’orage.

— Vous feriez mieux de rester coucher ici, je vous donnerai un bon lit.

— Je ne peux pas ; il y a quelqu’un qui m’attend.

Quand Pluchon fut sorti, Léon ferma la porte aux verroux à double tour, remonta précipitamment et alla réveiller son frère.

— François, François, réveille-toi donc, lui dit-il en le secouant par le bras.

— Laisse-moi tranquille, grommela ce dernier en se retournant sur l’autre côté.

— François, lève-toi donc ; entends-tu les revenants qui font un sabat d’enfer dans le cachot ? et Léon secoua encore son frère avec vigueur.