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DEUX DE TROUVÉES

— C’est bien vrai ce que vous dites là, M. le juge, répondit M. Charon.

— Les décrets de Dieu sont admirables, car soyez sûr que le docteur Rivard aurait refusé d’accepter la tutelle de Jérôme, s’il eut pu même soupçonner qu’une fortune quelconque devait écheoir à son pupille, et à bien plus forte raison s’il eut su que la plus grande fortune de la Louisiane devait lui tomber en partage.

— C’est bien vrai, s’écrièrent à la fois M. Charon et Jérémie.

— Je ne serais pas surpris que le docteur, en apprenant cette importante découverte, voulût se démettre de sa tutelle afin de ne pas se charger de l’administration d’une si grande fortune. Il est si délicat, si consciencieux ; il a si peu de présomption, une si grande défiance de ses capacités ; et pourtant il est le seul, dans toute la Nouvelle-Orléans, que je considère, en conscience, digne et capable de bien administrer une telle succession.

— C’est bien vrai, dit M. Charon.

— C’est bien vrai, répéta Jérémie.

— Prenez bien soin, M. Charon, de ces livres et de cet extrait, dans deux ou trois jours je pourrai en avoir besoin ; surtout je vous recommande de garder le secret sur l’importante découverte que nous venons de faire, jusqu’à ce qu’il soit temps de tout faire connaître.

— Nous n’y manquerons pas, répondirent à la fois M. Charon et Jérémie.

— Il serait important, continua le juge, de savoir si la femme Coco-Letard vit encore et où elle demeure ; elle pourrait peut-être jeter quelque