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DEUX DE TROUVÉES

et ouvrit le second volume à la première page ; rien d’écrit au commencement, rien d’écrit à la fin ! la figure du juge témoignait un vif désappointement.

— Je pensais bien, dit M. Charon, que l’on ne découvrirait rien dans ces vieux bouquins ; maître Asselin n’aurait pas manqué de les visiter.

Tout en disant cela, M. Charon avait les yeux sur le livre que le juge tenait entre ses mains et dont il faisait rapidement passer les feuilles, en laissant couler son pouce sur les tranches usées du volume.

L’œil de M. Charon avait entrevu quelque chose de blanc.

— Ah ! M. le juge, arrêtez donc ; je crois qu’il y a un papier.

— Un papier !

En effet il y avait un papier, bien sale, tâché de jaune comme s’il eut été trempé dans du jus de tabac.

— Un extrait de naissance ! s’écria le juge, dont la figure s’anima et les yeux brillèrent ; voyons : et ils lurent : « Extrait du Régistre des Baptêmes, Mariages et Sépultures de la paroisse St. Martin, état de la Louisiane, pour l’année mil huit cent vingt-trois. »

« Le vingt-et-un mai, mil huit cent vingt-trois, par nous, prêtre, soussigné, a été baptisé Alphonse Pierre, né ce matin, du légitime mariage de Sieur Alphonse Meunier, négociant, résidant à la Nouvelle-Orléans, et de Léocadie Mousseau, du même lieu. Le parrain a été Vital Desnoyers et la Marraine Alphonsine Mousseau qui, ainsi que le père présent, ont signé avec nous. »

(Signé)Alphonse Meunier,
Vital Desnoyers,
Alphonsine Mousseau.