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UNE DE PERDUE

maladie n’était pas incurable, et je ne doute pas que le docteur Rivard le ramène complètement à la raison avec des soins, comme il ne manquera pas de lui en donner.

— C’est ce que dit le docteur.

— Jérôme montrait, sur ces derniers temps, des signes sensibles de retour à la raison ; je les avais remarqués, et j’en avais parlé au docteur, qui fut de mon opinion. Ah ! c’est une bien généreuse personne que le docteur.

— Je désirerais savoir si vous connaissez les parents de Jérôme, ou quelques personnes qui les aient connus.

— Non, monsieur, personne. Depuis que le petit Jérôme a été amené à l’Hospice, personne, pas une âme ne s’est occupé ou informé de lui.

— Ne connaissez-vous pas la personne qui l’a amenée, n’y aurait-il pas moyen de la voir ou du moins de savoir son nom ?

— Ma foi, non ; il y a si longtemps de cela. C’est ordinairement le portier qui est chargé du soin de recevoir les personnes qu’on amène à l’Hospice ; et celui qui était portier ici, quand le petit Jérôme a été amené, en est parti depuis longtemps, et je crois qu’il est mort maintenant. Cependant… Arrêtez…

M. Charon se passa la main sur le front, regarda au plafond de l’air d’une personne qui croit avoir fait une découverte importante.

— Arrêtez, continua-t-il, après une petite pause, je crois que l’on doit trouver quelque chose dans les régistres ; on a coutume d’y entrer les noms de ceux qui amènent ici des orphelins. Si vous voulez m’ac-