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UNE DE PERDUE

père que j’en ferai quelque chose de bon ; un pieux et honnête citoyen.

La conversation se prolongea encore quelque temps ; et quand l’horloge sonna dix heures, le docteur Rivard prit congé du Juge de la Cour des Preuves et se rendit chez lui.

Le lendemain matin le docteur alla trouver un notaire et constitua une hypothèque de trois mille dollars avec intérêt de dix pour cent par an payable à Jérôme, son futur pupille.

À midi, le docteur, muni de copie de l’acte d’hypothèque, et accompagné de sept personnes officieuses, se rendit au greffe de la Cour des Preuves, où le Juge, après avoir pris l’avis de l’assemblée de famille, lui délivra les lettres de tutelle, le nommant : « Tuteur de l’orphelin Jérôme, actuellement et erronément détenu comme lunatique à l’Hospice des Aliénés de la Nouvelle-Orléans. »

Quand le Dr. Rivard fut parti, le juge, s’adressant au greffier, monsieur Jacques, lui demanda s’il connaissait celui qui venait d’être nommé tuteur de l’orphelin Jérôme.

— Non, Monsieur le juge, répondit monsieur Jacques.

— Eh bien ! connaissez-le, c’est le docteur Rivard, le plus saint et le plus honnête homme de la Nouvelle-Orléans.

— Ah !…