Page:Boucherville - Une de perdue, deux de trouvées, Tome 1, 1874.djvu/148

Cette page a été validée par deux contributeurs.
143
DEUX DE TROUVÉES

nant ? est-il mort ? vit-il encore ? Je donnerais cent piastres pour savoir où il est ! Si je pouvais le voir seulement un quart-d’heure ! et le docteur se mit à marcher de long en large, se frottant les mains et se grattant le front de temps en temps. « Tiens ! une idée… » Et le docteur prit son chapeau et se rendit chez un marchand libraire, à quelque distance de chez lui.

— Bonjour, monsieur, dit-il au commis, pourriez-vous me laisser voir votre livre d’adresse ?

— Oui, monsieur, le voici.

Le docteur chercha à la lettre A, et trouva « P. Asselin, fabricant d’allumettes, No 130, rue des Allemands. » Il ne perdit pas de temps, prit une voiture de remise et se rendit au No 130 rue des Allemands ; là il trouva P. Asselin, le même P. Asselin, ancien portier de l’Hospice des Aliénés de la Nouvelle-Orléans.

— Tiens, père Asselin, mais c’est vous, et moi qui vous croyais mort depuis le dernier choléra.

— Eh bien, non, monsieur le docteur, je ne suis pas mort, comme vous voyez. Toujours à l’ouvrage nuit et jour, pour compléter une petite somme.

— Pour compléter une petite somme ! Et pourquoi ?

— Je voudrais passer en France, pour y aller finir mes jours auprès de ma vieille sœur, qui m’a écrit le mois dernier qu’elle m’attendait.

— Et quand voudrais-tu partir ?

— Mais dès demain, si j’avais l’argent pour payer mon passage.

— Combien te faut-il ?

— Encore vingt-cinq piastres, mais comme je trouve