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UNE DE PERDUE

Jérôme se mit à dévorer ses sucreries. Le docteur retourna au parloir où Jérémie venait d’arriver, n’ayant pu trouver le livre du docteur : ce dernier, qui ne tenait pas fort à son livre de prescriptions, alla faire le tour des salles et remonta à sa chambre. Avant d’entrer, il prêta l’oreille et il entendit Jérôme, qui lâchait de petits cris de joie et répétait gladu ! gladu ! gladu ! gladu ! gladu ! signe infaillible qu’il était content. En entrant, le docteur lui sourit d’un air de bonté, et Jérôme courut à lui en lui demandant « s’il lui avait apporté le petit cheval de bois. »

— Non, mon enfant, pas encore ; dans deux ou trois jours, si tu es bon garçon, et si tu retiens bien ce que je t’ai dit.

— Pour sûr ?

— Pour sûr. Tiens, voyons si tu as oublié. Quel est ton nom ?

— Jérôme.

— Non ; le nom que tu avais avant de venir ici ?

— Je n’en avais pas.

— Mais oui, tu t’appelais Alphonse Pierre.

— Ah oui ! Alphonse Pierre, je me souviens.

— Quel est ton âge ?

— Treize ans.

— C’est bien. Où es-tu né ?

— À la paroisse St. Martin.

— C’est bien. Quel était le nom de ta mère ?

— Ma mère, ma mère ah ! attendez. Et l’enfant se mit à pleurer.

— Ne pleure pas ; voyons, je ne te donnerai pas de cheval de bois. Quel était le nom de ta mère ?

— Léocadie Mousseau ! Vous me donnerez mon cheval de bois, n’est-ce pas, docteur ?