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UNE DE PERDUE

résolu que Sara accompagnerait son amie, la jeune Clarisse Gosford, jusqu’à la Nouvelle-Orléans, où elle devait rester jusqu’à ce que son père put aller la chercher. En vain Sara objecta l’état de sa santé ; son père fut inflexible, et Sara dut faire ses préparatifs de voyage.

En quittant Matance, elle dit adieu à toutes ses joies, à toutes ses espérances, car elle croyait qu’elle ne reverrait plus celui pour lequel son cœur soupirait. Pauvre enfant, elle était bien loin de s’attendre à le rencontrer si tôt, dans la personne du fameux pirate Antonio Cabrera, actuellement prisonnier à bord du Zéphyr !


CHAPITRE IX.

l’habitation des champs.


À deux petits milles en dehors du faubourg Marigny, s’élevait une vieille maison à deux étages, à moitié en ruines. De forts contrevents tenaient constamment les croisées de l’étage inférieur fermées. Cette maison, entourée d’un vaste jardin sans culture et sans aucun voisinage dans un rayon d’un mille, appartenait à une revendeuse de légumes, connue sous le nom de la mère Coco-Letard. La mère Coco-Letard, outre son petit négoce, possédait encore une foule de petits moyens clandestins de faire de l’argent ; mais son grand commerce, comme elle disait, c’était les légumes. Aussi avait-elle une des stalles les plus vastes et les mieux approvisionnées du marché de la Nouvelle-Orléans. Il est vrai qu’elle-même