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DEUX DE TROUVÉES

depuis quelque temps et s’arrêtait à la porte d’une magnifique maison.

— Carlotta, vous ne chercherez pas à me procurer d’entrevue avec l’étranger ; je ne veux pas le voir… je ne puis pas…

Et la jeune fille s’était élancée de la voiture ; elle monta rapidement à sa chambre, où elle s’enferma.

Un homme à cheval, avait, de loin, suivi la volante et remarqué la maison où elle s’était arrêtée.

La blonde jeune fille, ce soir là, ne descendit pas au souper. La nuit, elle ne put reposer ; son sommeil était agité.

Le lendemain et les trois jours suivants, elle ne voulut pas sortir à l’heure de la promenade. Le soir du quatrième jour cependant, quand le soleil fut descendu sous l’horizon ; elle sortit pour prendre l’air sur le balcon, et un instant après elle vit passer, à cheval, le brillant inconnu, qui jeta un coup d’œil vers elle et partit au galop.

Le dimanche suivant, elle assista à la grand’messe de la Cathédrale, et elle aperçut le même jeune, homme, appuyé contre l’un des piliers de la nef, les yeux fixés sur elle. Après la messe, au moment où elle allait mouiller son doigt dans le bénitier, une main recouverte d’un gant blanc lui offrit l’eau bénite qu’elle n’osa refuser. Elle leva les jeux, c’était lui ! Elle se sentit prête à défaillir. Il était si beau, il avait l’air si noble, il était si poli ! Hélas ! pauvre jeune fille, si c’eut été un autre, peut-être n’eut-elle pas pensé que c’était de la politesse, mais bien une impardonnable effronterie ! et si elle eut su…

Le mardi suivant, il y avait grande revue des troupes nouvellement arrivées. Toute la ville devait