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Cependant qu’au logis, tout comme leurs Aïeules,
Les Bretonnes sauront encor, près des berceaux, —
— Pour solder du Pays la Rançon, toutes seules,
Filer la quenouillette et tourner les fuseaux !…

… Mais souhaitons plutôt que le grand Jour se lève
De la Fraternité des Peuples, qu’autrefois
Nous prêcha Celui qui — tout comme toi ton Glaive —
Porta, jusqu’au sommet du Calvaire, sa Croix :


Que jamais plus le sang, que jamais plus les larmes
Ne coulent sur les pas du Conquérant vainqueur,
Et que ton Aigle noir s’envole de tes Armes,
L’Aigle noir — ô Guesclin ! — qui nous voile ton cœur :

Qu’il se perde au Zénith ou dans le Néant tombe
L’Aigle noir au bec rouge, aux deux serres d’acier…
Et qu’il soit remplacé par la blanche Colombe
Tenant, dans son bec rose, un rameau d’olivier !

Dinan, le 20 Juillet 1902.