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Par-dessus ton haubert de mailles,
Sur ta cotte et sur ton écu
Éployant l’Aigle des batailles
De ton blason jamais vaincu,

— L’Aigle noir que tes adversaires
N’apercevaient qu’en frémissant,
L’Aigle noir aux terribles serres,
Au bec rouge encore de sang —

Le front lauré, l’œil plein du Rêve
Réalisé presque autrefois,
Et tenant en ta main le Glaive,
Pieusement, comme une Croix ;

Dans un nimbe d’apothéose,
À travers les chemins d’Arvor
Rosés par la bruyère rose
Et dorés par les genêts d’or ;

Aux mugissements de la Foule
Dont le long vivat triomphal
S’en vient, avec un bruit de houle,
Mourir aux pieds de ton cheval ;

Tu sembles — tant l’Œuvre du Maître
Est d’un réalisme étonnant —
Rentrer vivant, ô rude Ancêtre ! —
Dans ton vieux pays de Dinan !…

… On s’attend à ce qu’apparaisse,
Dans un cortège en beaux atours,
Tiphaine-la-Devineresse,
Ta « Douce » aux grands yeux de velours ;