Page:Bossard - Gilles de Rais dit Barbe-Bleue, 1886.djvu/594

Cette page a été validée par deux contributeurs.
cxli
CONTRE GILLES DE RAIS.

soint bien, et lequel, incontinant que le sire de Rais estoit en ceste ville, il alloit a l’ostel dudit sire, ne sceivent qu’il y faisoit ; mais, depuis celui temps qu’il y alla, ilz ne le virent ne ne sceivent qu’il est devenu. Et est leur recors.

De Touscheronde.


8.
Condamnation à mort de Henriet et de Poitou[1].
La condempnation de Henriet et de Poictou.

Apres laqeulle confession desdictz Henriet et Poictou, et sur ce l’advisement de plusieurs assistans, avocatz et autres, actendu les cas, et consideré tout le faict, fut jugé et déclairé par mondit seigneur

  1. Il n’existe pas, pour l’arrêt prononcé contre Gilles de Rais et ses complices par la juridiction civile, de rédaction écrite comme en matière canonique (V. page cviii et suiv.). Le commissaire du duc, Touscheronde, recueillit sommairement les actes de la procédure civile sous ce titre : « Le commencement du procès contre le sire de Raix. — Ensuit le procès fait devant noble et sage Pierre de l’Hospital, président de Bretaigne.... » Il acheva ce résumé par la confession de Henriet et de Poitou et enregistra leur condamnation : il recueillit de même la confession de Gilles de Rais et nota sommairement sa condamnation. Les archives du château de Thouars possèdent de ces notes de Touscheronde une copie de l’année 1530, dont nous extrayons les passages suivants, qui vont du fo 407 au fo 413, ro.

    Le ms. de Thouars est un petit in-folio carré en papier, nouvellement relié en parchemin. Il se compose de 420 feuillets anciens, plus un feuillet, ajouté en tête par M. Paul Marchegay, pour remplacer celui qui était perdu. — Le procès latin est en tête, du folio 1 au folio 308. — Le procès français occupe les folios 309-418. Le folio 418 contient le certificat suivant.

    « Par nous, Gilles le Rouge, chevalier, conseiller ordinaire du roy ususfructuaire de ce pays et duché de Bretaigne, père et légitime administrateur de Monseigneur le Dauphin, duc propriétaire dudit duché, en vertu des lettres patentes dudit seigneur a nous entre aultres dirigées, avons, à la requeste de haults et puissants Gilles de Laval et Françoise de Maillé, son espouse, seigneur et dame de Loué et de Maillé, par Yvon le Beuff, leur procureur deuement fondé, fait faire serche au château de Nantes, au Trésor des Chartres, audit seigneur y estant, par noble homme Me Pierre Laurens, seigneur de la Noe, thesaurier et garde desdictes chartres, present le procureur général dudit seigneur en cedit pays, et Me Jacques Meauce, procureur deuement institué par les sires de la Trimouille, des procès, enquestes et informacions, dont la coppie est escripts es cent ouict feilletz cy devant, le présent non comprins. Et après nostre seign et de Christofle Pèlerin, secretaire du Roy en ce dit pays et duché, avons baillé ausdiz seigneurs et dame de Maillé extraict et coppie faicte sur lesdictes lettres originales ; en avons décerné et adjugé audit Meauce, procureur dudit sire de