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PROCÉDURE CRIMINELLE

a son hostel a Nantes, elle perdit ung sien enffant de l’eage de XII ans, qui alloit a l’escole, et que, depuis, elle n’en oyt nouvelles, sinon que, puis quinze jours, elle a oy Perrine Martin, detenue es prinsons de Nantes, confesser qu’elle avoit mené sondit enffant audit sire, a sa chambre, en son hostel, a la Suze, audit lieu de Nantes, et que celui sire lui avoit commandé le mener a Machecoul et le bailler au portier : et que, de fait, elle y avoit mené ledit enffant.

Item, dit que Jehan Hubert et Denis de Lemyon, dudit lieu de Nantes, ont perdu chacun son filz, que elle congnoessoit, dont les a oy se complaindre : et, depuis leur complainte, ne les vit.

Item, dit que, sur la complainte qu’elle en fist a ung nommé Cherpy et autres gens dudit sire, pour ce que aucuneffois il frequantoit audit lieu de la Suze, pres lequel ceste Perrine demouroit, celx Cherpy et gens dudit sire lui avoint respondu qu’ilz pensoint qu’il estoit allé a Machecoul pour estre page.

Estienne Halouart. — De Touscheronde. — Chatau.


Jehan Jenvret et sa femme, de sainte Croix de Nantes, rescordent, par leurs sermens, que, huyt jours avant la Saint Jehan Baptiste derreine passé eut deux ans, le sire de Rais, lors estant a Nantes a son hostel de la Suze, ilz perdirent ung leur filz de l’eage de neuff ans, alant a l’escole, et lequel aucuneffoiz frequantoit audit lien de la Suze, et depuis n’en oyrent novelles jusques a puis trois sepmaines qu’ilz ont oy dire que Peronne Martin, detenue es prinsons de Nantes, a confessé avoir mené ledit enffant audit sire de Rais, a son chastel de Machecoul.

De Touscheronde. — Estienne Halouart. — Chatau.


Jehan Hubert et sa femme, de saint Leonart de Nantes, rescordent, par leurs sermens, que, le jeudi apres la Saint Jehan derraine passé eut deux ans, ilz perdirent ung leur filz de l’eage de XIIII ans, allant a l’escole, le sire de Rais lors estant a son hostel de Nantes, et que, deparavant, celui enffant avoit demouré par louage par le temps de huyt jours o Princzay, poursuyvant dudit sire, combien que, par la paction dudit louage, il y deust demourer en plus large et que celui Princzay eut promis fere beaucop de biens audit enffant et a sesdits pere et mere : et lequel enffant il ne leur rendit aucunement, ne ne leur dist la cause du departement d’o lui, bien leur dist leurdit enffant que celui Princzay avoit ung cheval qu’il n’osoit chevaucher de doubte qu’il le tuast. Et, sur tant, lui disdrent qu’il convenoit qu’il retournast a l’escole. Sur quoy celui enffant respondit a sesdits