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GILLES DE RAIS.

des conciles de la province de Tours (art. XLII). Tels sont les crimes de Gilles de Rais ; telle est son audace qu’elle l’a poussé jusqu’à s’en vanter publiquement, en présence de témoins dignes de foi (art. XLIII) ; il les a commis, répète l’accusateur, dans chacun des lieux plus haut énumérés (art. XLIV) ; aussi, tant dans les paroisses de Machecoul, de Saint-Étienne-de-Mer-Morte, de Saint-Cyr-en-Rais, et de Sainte-Marie de Nantes, que dans la majeure partie de la Bretagne et dans les provinces limitrophes, l’opinion commune et la voix publique dénoncent Gilles de Rais « comme hérétique, relaps, sorcier, sodomite, invocateur des esprits malins, devin, meurtrier d’enfants, pratiquant les arts magiques, apostat, idolâtre, sorti et pensant mal de la foi catholique, aruspex et areolus » (art. XLV) ; telle est l’opinion des gens graves et vertueux sur le baron de Rais ; tels sont les soupçons violents que l’on a sur sa conduite et sur sa vie dans toute la contrée (art. XLVI) ; or, tous ces crimes causent le plus grand dommage à la foi catholique, à la sainte Église, notre mère, et au bien de l’État : ils sont, en effet, un exemple pernicieux pour beaucoup et un danger des plus graves pour le salut de Gilles lui-même (art. XLVII). Voilà pourquoi, reprenant enfin tout ce qu’il a dit sur les bruits qui couraient dans le peuple de la culpabilité du maréchal, et affirmant de nouveau avec énergie que toutes les choses susdites sont vraies, manifestes, au point qu’elles ne peuvent ni être cachées ni être niées, et que l’aveu de Gilles lui-même est venu sur quelques points fortifier le bruit populaire (art. XLVIII), le promoteur termine en assurant, que, par de tels crimes, de tels excès, de tels délits, l’accusé a encouru la sentence d’excommunication et toutes les autres peines portées contre de tels coupables, les aruspices, les aréoles les donneurs de mauvais sorts, ceux qui évoquent ou conjurent les esprits malins, leurs fauteurs, leurs hôtes, leurs fidèles, leurs défenseurs, tous ceux enfin qui se livrent à la magie et aux arts prohibés ; qu’il est tombé dans l’hérésie, qu’il est relaps ; qu’il a offensé la majesté de Dieu, plus