d’autant plus devant cet obstacle qu’elles n’ont en général aucune idée de l’autorité de la loi. Pour leur donner satisfaction, on résolut, en s’assurant de la complicité d’Adrienne, de tendre quelque piége à Félicien, de pousser sa patience à bout ; car, si peu élastique que soit le Code, il admet que les injures se mesurent à la condition des personnes, à la délicatesse qu’elles tiennent de leur éducation et du milieu dans lequel elles vivent.
Le secret de ces conciliabules était bien gardé ; pourtant, quelque chose en transpira à la fine oreille de madame de Nerville. Avant d’être complètement instruite, elle voulut mettre Cécile sur ses gardes ; elle lui recommanda la prudence et l’engagea à avertir M. Dautenay qu’un complot, dont elle obtiendrait le dernier mot assurément, se tramait contre eux. Quelle fut sa surprise lorsque Cécile, trahissant les bouleversements de son âme, lui avoua, au milieu de ses larmes, qu’en avertissant Félicien elle ne ferait que précipiter un scandaleux dénoûment !
— Que dites-vous ! s’écria Mathilde, voudrait-il aussi se séparer de sa femme ?
— Il veut reprendre sa liberté que, selon lui,