jours de l’automne ; déjà le vent était piquant ; le crépuscule, qui s’éteignait, ne laissait après lui qu’une faible lueur, la dernière traînée de sa robe de pourpre. Cécile regardait, au-dessus de la plaine dépouillée, le ciel gris rayé à l’occident de longues bandes rouges. Cette disposition parallèle offrait un aspect monotone qui irritait l’ennui de la jeune femme : elle se sentait morne et frissonnante comme la nature aux approches de l’hiver.
Tout à coup on entendit l’appel du sifflet ; le convoi s’arrêta. Les voyageurs que le train déposait se précipitèrent hors des wagons ; ceux qui attendaient à la station se hâtèrent de chercher une place à leur convenance. Cécile se tenait à l’écart de cette confusion de mouvements. Son peu d’empressement dénotait son indifférence d être ici ou là-bas. On voyait que le retour ne lui apportait aucune joie.
Un employé s’approcha d’elle et lui désigna un wagon où elle était attendue. La surprise qu’elle éprouva fut presque un plaisir, mais qui l’attendait ? La réponse fut prompte : Félicien lui présentait la main pour l’aider à monter, et la faisait asseoir à côté de lui dans l’angle du compartiment. Ils pouvaient se