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MONUMENTS DRUIDIQUES.

peu se hasarderaient à tenter de nouvelles découvertes, car le sabbat épouvantable que les revenants font en ce lieu, pendant la nuit, suffit pour tenir tous les ambitieux à distance[1].

En face et tout près du château de la Brosse, dans le Perche, s’offre un dolmen gigantesque, surnommé le Palet de Gargantua. Le géant, revenant un jour de jouer sa partie dans la contrée, laissa tomber par mégarde son palet sur le chemin. Dans le département de l’Eure, sur la commune d’Ambenay, on rencontre un beau dolmen, près des bords de la Risle. Un dolmen considérable est situé dans la forêt d’Évreux, sur la commune des Ventes : on l’a surnommé Pierre courcoulée[2].

Sur le versant du Mont-Rôti, qui fait partie de la commune de Lieurée, se trouve, au bord d’un bois, une pièce de terre nommée le Champ du Trésor. Ce trésor est à la garde du diable. Cinq ou six pierres plantées en cet endroit, et dont le sommet, seulement, se montre à fleur de terre, sont supposées recéler le trésor. Des fouilles ayant été pratiquées à l’entour, on parvint à dégager un monument que l’on doit supposer d’origine druidique, et qui présente quelque ressemblance avec un fauteuil. À sa base, on remarqua beaucoup de charbon de chêne et une couche d’argile rapportée. Il est probable qu’il avait été enterré, ainsi que ses voisins encore inexplorés, par les éboulements qu’occasionne la chute des eaux pluviales du sommet de la colline. Ce fauteuil se composait de trois ou quatre pièces rapportées, et l’un de ses côtés avait été taillé avec soin. M. Canel, à qui nous sommes redevable de ces renseignements, se propose de diriger de nouvelles fouilles autour des autres pierres qui jouent un rôle dans la tradition du trésor.

Nous ne trouvons point de galeries couvertes indiquées ailleurs que dans le département de la Manche ; elles s’y trouvent au nombre de sept. Les dimensions peu considérables qu’elles

  1. F. Galeron, Statist. de l’arrondissent. de Falaise, t. II, p. 173.
  2. Rever, Mém. sur les ruines du Vieil-Évreux, p. 132.