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CHAPITRE IX.

gardée, pendant plusieurs siècles, par un lévrier redoutable[1].

Dans la forêt de Brotonne, près de la mare du Torps, existe un menhir, dit la Pierre aux Honneux. Depuis des siècles, elle passe pour recouvrir un trésor. On assure même que, à différentes époques, on y a fait des fouilles, que d’effrayantes apparitions ont fait discontinuer[2].

En deçà d’Aizier, en suivant les bords de la Seine, dans un très petit vallon nommé le Flac, se trouve une grande et large pierre, que l’on prétend recéler un trésor. Cette pierre était gisante dans un jardin ; on l’a recouverte de terre, pour mettre fin aux bruits d’apparitions dont elle était l’objet[3].

Dans le département de la Seine-Inférieure, arrondissement de Neufchâtel, sur la plaine de Dijeon, le long du chemin d’embranchement de la route d’Amiens à Grandvilliers, on observe quatre pierres druidiques, que l’on découvrit en faisant les travaux de la route[4].

Dans la forêt des Essarts, sur la commune du Grand-Couronne, existaient, il y a quelques années, deux menhirs, dont l’un est encore en place ; l’autre a été transféré au cimetière monumental de Rouen, pour orner la tombe de Hyacinthe Langlois, l’un des artistes et des antiquaires les plus renommés dont notre province ait à regretter la perte. Lorsqu’on vint enlever la pierre des Essarts qui portait, avec sa voisine, le nom de Pierre d’État, toutes les bonnes femmes du voisinage assaillirent les ouvriers de prédictions funestes. On alla même jusqu’à affirmer que la pierre retournerait au lieu où on l’avait prise. Il n’en a rien été cependant ; elle continue à couvrir,

  1. A. Canel, Essai sur l’arrond. de Pont-Audemer, t. I, p. 347.
  2. Fallue, Mémoire sur les antiquités de la forêt de Brotonne ; (Mém. des Antiq. de Normandie, 1836, p. 411.)
  3. Idem, ibid., p. 428.
  4. Fernel, Notice sur des antiquités découvertes en 1832-1833, dans l’arrondissement de Neufchâtel ; (Mém. de la Société des Antiq. de Normandie, 2e série, t. I, p. 173.)