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dessus ils jouent bravement à la hausse ou à la baisse, culbutent vingt fois et reviennent vingt fois sur l’eau. En Amérique, il est si facile de sauter sans se casser le cou !

C’est cette spéculation affamée et téméraire basée sur les ordres européens, véritable course au clocher, qui fait maintenir les prix plus chers aux lieux de production qu’en Europe, et cela au détriment de la filature, à qui ce manège ne profite guère et qui ne sait plus à quel saint se vouer. Et ce qui est encore plus triste, c’est que les maisons les plus respectables, à moins qu’elles ne veuillent se croiser les bras, sont forcées à suivre le courant et faire comme les autres. Presque tout le monde étant ainsi intéressé à la hausse plutôt qu’à la baisse, parce que la hausse fait toujours marcher rondement les affaires, il s’ensuit que presque tout le monde prêche la hausse, en dépit du bon sens, en dépit de toutes les règles de la prudence, en dépit de toutes les statistiques prouvant le contraire.

Les approvisionnements dans tous les ports européens, en coton de toutes sortes, étaient le

12 avril : 1870. 1869.
Stocks dans tous les ports. 609,300 453,400 balles.
Flottant sur tous les ports. 419,400 486,100


1,028,700 939,500
Excédant en 1870. 89,200

1,028,700

Par contre, la consommation était inférieure à celle de l’année passée. Prenons d’abord celle d’Angleterre, du 4 mars au 7 avril :

Consommation anglaise
Seme. Fint. 4 mars 38230 b. 1870. 1869. 1868.
11 38440
18 49930 moyenne moyenne moyenne
25 47970 pr seme. pr seme. pr seme.
1 avril 48510 47733 b. 50550 b. 53880 b.
7 63320

L’année dernière, à 12 3/8 deniers pour Middling Orléans (prix du 7 avril), on a donc consommé plus de coton que cette année à 11 1/2 deniers.

Voyons maintenant la consommation de l’Europe presque