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jette à ses pieds la vie réelle, pour saisir, au vol de son esprit, l’idéale existence dont la science et l’avenir sont la substance.

Il faut un instant laisser parler Chavigny le Beaunois, pour connoître sommairement, et avec l’exactitude que promet la naïveté de l’écrivain bourguiguon, le personnage de Michel de Nostredame. « D’une stature moindre que médiocre, de corps robuste, alègre et vigoureux ; le front grand et ouvert, le nez droit et égal, les yeux gris, le regard doux, et en ire comme flamboyant ; le visage sévère et riant, de sorte qu’avec la sévérité se voyoit en icelui, conjointe, une grande humanité ; …quant à l’esprit, vif et bon, comprenant ce qu’il vouloit ; de nature taciturne, pensant beaucoup, parlant peu ; éloquent, colère, patient du labeur… »

Malgré l’incohérence des lignes tirées par ce coup de crayon, nous ne recourerons à aucune subtilité de l’art pour ajouter au portrait tracé par le contemporain de Michel de Nostredame, nous nous bornerons, afin de rendre plus compréhensible le grand personnage que