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morigène la créature, ne parle plus à cet instant. Leur cœur bat fort, le sang brûle leur peau. Tout ce qui est l’acquis, l’artificiel, disparaît : ils laissent vivre l’instinct profond : la Forêt leur en donne l’ordre, l’asile où tout rappelle la perpétuité, l’impérissable, et aussi l’accolade universelle, la fraternité de tous les règnes. Chaque fois que l’arbre projette une ramure, il alimente une myriade d’insectes qui vivent parce que l’arbre vit et qui, l’arbre mort, continuent à vivre. Chaque fois qu’une feuille périt, elle rend à des animaux son suc et sa sève et les animaux qui meurent, nourrissent de leur corps des floraisons nouvelles. Francine et Didier, hôtes de la Forêt, se sentent une parcelle de cet univers où tout se tient ; obéissant à ses lois impérieuses, chaînon dans la chaîne, ils s’unissent au milieu des êtres vivants !

Il faut tout de même qu’ils se mettent à la recherche des hommes ! De fourrés en clairières, de pentes en paliers, à force d’aller en mangeant des baies aigrelettes, ils arrivent à la