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Mais sans trop s’arrêter à la comparaison,
Mon cœur à vous l’offrir trouve un grand avantage.
J’ai raisonné ; j’ai dit : la plus brillante fleur
Ne dure, hélas ! qu’une journée.
Et, fût-elle un tribut du cœur,
Dès qu’elle a perdu sa fraîcheur
On oublie aisément la main qui l’a donnée ;
Mais, tant que mon rosier vivra,
Mon rosier portera des roses,
Et, que sait-on, peut-être en les voyant écloses
Chloé de moi se souviendra.
Puissent l’amitié tendre et mes destins propices
Confirmer un penser si doux !
Que cet arbuste heureux, croissant sous vos auspices,
Ait chaque jour au moins une rose pour vous.