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L’HONORABLE B. JOLIETTE.

usage nécessaire ou utile, pourvu que cet usage fût prudent et modéré.

D’ailleurs tout le monde sait que ce n’était pas le goût des boissons enivrantes qui l’avait tourné et poussé vers cette branche d’industrie.

Sa sobriété était exemplaire. Il ne prenait jamais d’eau-de-vie ; dans les repas, les petites réunions de famille ou d’amis, il n’usait que d’un peu de vin. Lorsque, dans ces circonstances, on portait des santés, un seul verre de vin lui suffisait pour toutes. Il détestait souverainement les ivrognes qu’il renvoyait impitoyablement de son service, lorsqu’après deux ou trois avertissements, ils retombaient dans leurs premières habitudes.

Quelque temps après la construction de sa distillerie, il avait songé à l’établissement d’une manufacture de verre. L’entreprise était résolue, mais les conseils de ses amis le détournèrent de ce projet qui resta abandonné pour toujours.

Cependant une autre entreprise plus vaste que les précédentes préoccupait l’esprit du fondateur de l’Industrie : cette entreprise, qui devait épuiser ses forces et le conduire au tombeau, c’était un chemin de fer destiné à relier son village au fleuve St. Laurent.