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en considération. Ainsi, la théorie des lois mécaniques calcule d'une manière absolue et générale les mouvemens, les forces et les résistances, et laisse à la pratique de l'artiste à tenir compte de l'imperfection des instrumens et des qualités relatives des corps.

Je regarde donc comme erronée l'opinion, que les lois doivent être accommodées à l'imperfection des hommes et condescendre à leur foiblesse ; tandis au contraire que la loi, règle suprême et inflexible de nos volontés et de nos actions, nous est donnée pour soutenir par sa force notre foiblesse, et redresser nos penchans par sa rectitude. Je crois que les lois foibles ne conviennent qu'aux peuples naissans, et qu'elles doivent être plus sévères à mesure que la société est plus avancée, parce que pour la société, comme pour l'homme, les rapports s'étendent et les devoirs se multiplient à mesure que l'âge augmente. Je pense enfin, que l'homme de la société domestique