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UNE FAMILLE PENDANT LA GUERRE.

Même jour, six heures du soir.

Oh ! ce canon, cet affreux canon ne cessera-t-il donc jamais ?

Tout à l’heure un bruit nouveau, strident, rauque, nous arrivait du nord. On croit que c’était le son des mitrailleuses. Du même côté, nous apercevons depuis les combles deux incendies peu considérables.

Plus à gauche et plus loin, un feu immense rougit le ciel. On ne peut savoir quel village brûle, mais ce doit être un village entier[1].

Il faudrait ne plus penser à cela, franchir ces horreurs, pour atteindre à la joie de la victoire. La sortie de Ducrot est confirmée. Quel élan cela ne va-t-il pas donner à tous ! Sedan et Metz seront oubliés, l’Est se retrouvera le pays guerrier des anciens jours et se chargera de troubler quelque peu le retour de messieurs les Allemands. En attendant, la canonnade a cessé ; on croyait distinguer tout à l’heure un bruit de fusillade, mais cela doit être une erreur.

  1. C’était Loigny même