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Un Vaincu.

lui-même restait au poste qu’il sentait le poste important sans que rien pût distraire sa vigilance.

Ainsi, le 25 juillet, plusieurs divisions fédérales attaquèrent vigoureusement Richmond. Lee se vit forcé de leur opposer des forces considérables, relativement du moins à la faiblesse de son armée, mais son instinct militaire le préserva de la faute d’oublier Pétersburg qui, en réalité, était le seul point menacé.

En effet, le 30 au matin, une formidable explosion bouleversait les remparts et lançait en l’air la moitié d’un des quartiers de cette ville. Un fort entier venait de sauter, laissant dans la muraille une brèche de cent cinquante pieds.

Dire par quels travaux les Nordistes avaient pu, dans le plus grand secret, creuser un tunnel de cinq cents pieds de long et amener sous le fort douze milliers de poudre, nous écarterait de notre sujet. Mais qu’on se figure, au moment où le canon tonne encore vers Richmond, l’effroyable commotion d’une telle explosion ; puis, avant que les tourbillons de fumée et de poussière se