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Un Vaincu.

tous morts, ces Yankees ! » s’écria soudainement et avec une singulière énergie, l’un de ses aides de camp.

« Comment pouvez-vous dire cela, général ? interrompit Lee, dont la politesse naturelle ne dissimula qu’à demi la désapprobation. Pour moi, je désirerais qu’ils fussent tous au logis, travaillant à leur besogne et nous laissant faire la nôtre. »

Les quatre journées de Spottsylvania coûtèrent au Sud sept mille hommes et au Nord non moins de dix-huit mille. Si riche en soldats que fût le général Grant, c’étaient là de lourdes pertes si tôt après celles de la Wilderness et il crut devoir, sans retard, demander des renforts à Washington. Huit jours durant, il demeura immobile à les attendre.

Lee, trop faible pour attaquer, restait aussi dans ses lignes où, du moins, il surveillait l’armée ennemie. Une pointe hardie de la cavalerie fédérale, qui une fois parut en force aux portes de Richmond, vint l’obliger à se rapprocher de la