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Un Vaincu.

général. Livrer bataille lui semblait moins dangereux que de se retirer avec un matériel considérable à travers un pays hostile, sans avoir même désorganisé par un combat les forces de l’adversaire.

Toute la soirée le fracas de l’artillerie ébranla la terre ; brigades contre brigades, hommes du Nord contre hommes du Sud luttèrent sans faiblir, et quand revint la nuit, rien n’était changé dans la position des deux armées ; des milliers, puis des milliers encore de blessés et de morts couvraient les champs, et il semblait qu’aucun des deux partis fût plus que l’autre près du triomphe.

Avec un acharnement dont il y a peu d’exemples, la lutte reprit le 3 juillet aux premières lueurs du jour. Nous passons aussi rapidement que possible sur les phases, tristement uniformes, de ces massacres militaires[1], et cepen-

  1. Le 2 juillet au soir, les pertes des Fédéraux étaient déjà de vingt mille hommes. Celles des Confédérés de douze mille.