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la suppression des académies en 1793.

cienne société, les gens à principes qui n’approuvent pas les demi-mesures, et qui veulent toujours aller plus loin que tout le monde. Il est bien possible que sur ceux-là le pamphlet de Marat ait eu quelque prise. Les brutalités de l’Ami du peuple étaient avidement accueillies de la foule, et il n’y a pas de raison qu’elles aient eu cette fois moins de succès qu’à l’ordinaire.

La Commission d’Instruction publique persista jusqu’à la fin dans les mêmes procédés. Au dernier moment, quand les Académies furent définitivement supprimées, son rapporteur, Grégoire, commença par couvrir de fleurs l’Académie des sciences, ce qui ne l’empêcha pas de la comprendre dans le décret qui les atteignait toutes ; seulement on eut soin de la prévenir quelques jours après « que les membres de la ci-devant Académie des sciences pourraient continuer de s’assembler dans le lieu ordinaire de leurs séances, que les scellés seraient ôtés et les traitements rétablis ». Mais l’Académie refusa les offres qu’on lui faisait. Sur la proposition de Lavoisier, elle ne voulut pas séparer son sort de celui des autres, et cessa de se réunir[1].

  1. Seule, la Commission des poids et mesures poursuivit ses travaux, et la Convention continua à la consulter.