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la suppression des académies en 1793.

découvertes avaient ce caractère qu’elles en faisaient prévoir d’autres, que, les résultats en étant visibles et pratiques, elles ne demandaient aucun effort de réflexion et de raisonnement pour être comprises et admirées, et se trouvaient ainsi à la portée de tous. En même temps, les connaissances scientifiques, qui sont d’ordinaire l’apanage de quelques personnes, se répandirent dans des milieux où elles pénètrent rarement. Il se trouva que d’illustres savants, comme d’Alembert, qui étaient à la fois de grands géomètres et des littérateurs distingués, en donnèrent l’intelligence et le goût aux gens du monde. Les femmes se piquèrent de connaître Newton, et ce fut une mode de faire un peu partout des expériences de physique.

L’Académie des sciences était donc très populaire et, dans ces années de trouble et de confusion, elle ne perdit rien de sa popularité. Jusqu’à la fin, elle eut la fortune de se bien recruter ; c’est alors qu’elle s’associa Lagrange, Laplace, Monge, Berthollet, etc. En face de la Révolution son attitude fut toujours honorable et ferme. Elle essaya de rester en dehors de la politique, strictement enfermée dans ses travaux ordinaires. Le 15 juil-