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l’académie française au XVIIe siècle.

Perrault, à laquelle l’assemblée dût commencer, ni à laquelle elle dût finir ; les uns venaient de bonne heure, les autres fort tard ; les uns y entraient lorsque les autres commençaient à en sortir, et quelquefois tout le temps se passait à dire des nouvelles. Il fut résolu qu’elle commencerait à trois heures sonnantes et finirait lorsque cinq heures sonneraient. Pour l’exécution exacte de ce règlement, M. Colbert fit donner une pendule à l’Académie, avec ordre au sieur Thuret de la conduire et de l’entretenir. » Il fit plus ; il institua les jetons de présence, qui depuis le 2 janvier 1683 jusqu’à nos jours sont distribués aux membres de l’Académie. Ce n’était assurément pas une fortune : le jeton valait trente-deux sous[1] ; il est vrai que, comme il y en avait quarante pour chaque séance, et que ceux des absents étaient partagés entre les présents, la part de chacun s’en trouvait souvent fort accrue. Il leur est arrivé de toucher en une fois cinq jetons, c’est-à-dire 8 livres, ce qui était une somme assez importante pour l’époque. Il y avait des académiciens pauvres qui étaient loin de dédaigner ce petit surcroît de revenu. C’est,

  1. Le jeton fut porté à 3 francs sous le ministère de Calonne.