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VIII
AVANT-PROPOS.

toute chose. Il avait plaisir à parler de ses occupations académiques, de ses fonctions de secrétaire perpétuel, auxquelles il apportait le zèle le plus actif et la conscience la plus scrupuleuse. Il aimait à raconter, toujours amusé, ce qui se disait ou faisait à telle ou telle séance. Il racontait d’ailleurs, avec la même information précise et sure, avec la même verve, ce qui s’y était fait ou dit autrefois. Car c’était un curieux de tout, du passé aussi bien que du présent ; ou plutôt, les choses passées lui redevenaient présentes elles-mêmes, tant il savait se rendre contemporain des époques antérieures, les ressusciter pour lui et pour les autres. L’histoire de l’Académie lui était ainsi plus familière qu’à personne : hommes et institution revivaient sous ses yeux. On pouvait l’interroger sur les origines de la compagnie, sur ses règlements, ses usages, ses travaux, sur le rôle des confrères qui l’avaient précédé ; il restait rarement sans réponse. Il avait consulté les archives, dépouillé les imprimés, pris des notes abon-